Clang clanglang, clang clanlanglang…
Il était seul depuis longtemps, désespérant de recevoir enfin la visite d'un autre être humain.
Seul dans le noir et le silence installé depuis la fin de ses hoquets malheureux. Car il avait pleuré longtemps, puis sangloté, pour finir en petits gémissements malheureux qui semblaient naître directement dans sa tête, suivre son épine dorsale puis remonter de son diaphragme pour éclore finalement sur ses lèvres craquelées par la soif.
Mais ce n'était pas la soif lancinante qui le torturait : trop loin pour pouvoir être certain de les entendre, semblaient lui parvenir des bruits insouciants… Il la savait là, et pourtant elle ne venait pas le sauver.
Elle vivait dans la lumière et les couleurs et le laissait s'éteindre dans le noir. Pourquoi ?
Est-ce qu'il ne méritait pas le bien-être de sa présence ? Peut être qu'elle était furieuse contre lui… Ou bien peut être qu'elle ne l'aimait plus ? Est ce que, déjà, elle l'avait remplacé ?
Ces questions douloureuses tournaient, bondissaient sous son crâne en une danse infinie. Sans même y prendre garde, il cognait les barreaux de sa prison selon leurs rythme, et gémissait de même : cette litanie lui permettait de tenir. Tenir contre le sommeil qui lui pressait les tempes de ses doigts cotonneux, qui lui embrumait les sens…
Clang clanglang, clang clanlanglang…
Mais… ces bruits de pas ! cette lumière soudain… oui, la délivrance est proche !
"Bah alors mon bébé, tu veux pas dormir? Viens dans les bras de maman, viens par la mon bigorneau, on va se balader un peu. Tu voudrais un petit bibi ?"
Hum. Oui, parfois j'oublie d'allumer le BabyPhone… Mais on se calme, ne vous ruez pas sur vos téléphones pour joindre la Protection de l'Enfance, tout ce que vous lisez plus haut est pure fiction. Sauf que j'appelle réellement Nath "mon petit bigorneau" et qu'il passe réellement sa tototte contre les barreaux de son lit quand il est réveillé. Pierre a trouvé que ça ressemblait beaucoup à un prisonnier…
Bonne année les Pioupious !
5 janvier 2012
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2 commentaires:
mère indigne, heureusement que je ne suis pas mieux
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