18 avril 2012

Douce torture

Que ce soit clair, je ne suis pas une idiote qui cours dans tes bras dès que tu en exprimes le désir. Tu ne peux pas m'appeler au milieu de la nuit, comme si de rien n'était, après la sérieuse discussion qu'on a eue hier soir. Discussion, je devrais plutôt parler de monologue, puisque tu n'as rien dit. Tu me regardais simplement, mi intéressé mi souriant, comme si je faisais une telle crise tous les soirs, comme si tu y étais habitué.

JE DORS, oui, je suis humaine, pas un Hug Pillow… Et puis, quoi ! Tu devrais pouvoir te rendormir seul, sans annoncer à la Terre entière que tu t'es réveillé ! Est ce que tu penses aux lendemains difficiles ? À la frustration, à la colère que j'éprouve à me sentir à la fois indispensable pour des broutilles et incapable de te donner ce dont tu as besoin pour passer le cap ?

Les petits plats préparés avec amour que tu boudes, passe encore. Mais cette guerre psychologique, cette torture du sommeil nuit après nuit… avec, de temps en temps, une nuit calme, qui me laisse immobile, éveillée dans l'attente de ton appel, les mains crispées sur les draps et la tête bien sortie de l'oreiller pour entendre le moindre son… Tu es un monstre.

Ces allers retours sur la pointe des pieds, la respiration toute recroquevillée au fond de ma gorge, les lattes de parquet qui couinent, l'escalier sans lumière…

OUI, je sais que je fond dans chacun de tes souffles, OUI, je sais que tout ce qui est toi me laisse une boule de bonheur au fond de l'estomac… Mais ça suffit.

Plus de bibi de nuit.

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